Les Enfants de Neptune

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Loin des sentiers battus : Djibouti

                                                                  Djibouti

Située à l'extrême est de l'Afrique, ancienne colonie française, Djibouti est une petite république indépendante coincée entre l'Erythrée au nord et la Somalie au sud, l'Ethiopie à l'ouest et la Mer Rouge à l'est.

Notre ami Gérard Besse, propriétaire du club Dune à Safaga, ayant mis un bateau "à l'essai" à Djibouti, nous décidons de tenter l'expérience et d'aller faire quelques plongées loin des sentiers battus.

Vol direct de Paris à Djibouti. A l'arrivée,  les avions présents sur le tarmac font penser à des épaves en attente de restauration pour un musée de l'air. Nous sommes bien en Afrique loin des destinations touristiques habituelles.

Embarquement sur le Din, le bateau de Dune et appareillage immédiat.

Première plongée au large du port. Visibilité médiocre mais beaucoup de poissons.

Après-midi, deuxième plongée au large du Golfe de Tadjoura. La visibilité sans être franchement mauvaise (ce n'est pas la mer du Nord) nous inquiète néanmoins pour nous qui sommes protographes.

Le soir, le Din se met au mouillage au large d'Obocq, l'ancienne capitale et nous en profitons pour visiter la "ville". Cet endroit a été, jadis, une ville prospère. Les Français y ont tenu une garnison importante mais le déménagement de la capitale à Djibouti même a condamné l'endroit qui est tombé en totale décrépitude. L'ancienne cité ressemble actuellement à un grand bidonville. Il s'en dégage une incroyable sensation d'abandon et de tristesse et nous ne nous y attardons pas.

Le lendemain, avant l'aube, en route pour les Sept Frères, but de notre expédition. Les Sept Frères sont des îles au large du Yemen, à la sortie de la Mer Rouge, sur la route des pétroliers qui vont ravitailler au Golfe Persique.

Nous plongeons pendant 5 jours autour des îles. Sans entrer dans les détails, nous pouvons dire que :

- Toutes les plongées sont magnifiques. Beaucoup de poissons, des requins, des tortues, des raies et tout ce qu'on peut s'attendre à voir en Mer Rouge.

- Presque toutes les plongées ont un point commun : le courant. Des courants très violents contre lesquels il est impossible de lutter. une seule solution : se laisser dériver, le bateau viendra nous récupérer.

- Les plongées s'effectuent au départ de petites embarcations rigides qui peuvent embarquer confortablement une dizaine de plongeurs et qui patrouillent au-dessus de nous en attendant de venir nous reprendre.

Nous effectuons également une plongée sur une épave, un ancien cargo qui a été baptisé "La Dame Blanche"  en raison de la couleur des gorgones et des spongiaires qui le recouvrent entièrement.

Dernier jour de croisière, retour vers Djibouti et dernière plongée sur une épave à l'entrée du port.

Il nous reste deux jours à occuper avant le retour en Europe. En effet, le même avion avec le même équipage assure l'aller et le retour.

En pratique, arrivée le mardi matin, repos obligatoire pour l'équipage, retour vers l'Europe le jeudi.

Nous consacrons ces deux jours à une excursion qui nous a été proposée et nous  visitons Djibouti : Le golfe de Tadjoura, la faille de Courbet, le grand lac salé Assal et surtout l'inoubliable balade dans le désert jusqu'au Lac Abbé. Cette dernière partie justifie à elle seule le voyage : 250 km dans le désert où nous rencontrons une caravane de contrebandiers en route vers l'Ethiopie, un site volcanique extraordinaire en bordure du lac Abbe, des cheminées de lave, des sources d'eau bouillante qui jaillissent du sol, un coucher de soleil incroyable sur le désert, et, le lendemain matin, un lever de soleil tout aussi fabuleux sur le lac. Nous dormons dans des huttes sommaires, dans le silence absolu du désert.

Nous contemplons les flamants roses au bord du lac, nous promenons autour des blocs de lave, sur le site où ont été tournés de nombreuses scènes de "La Planète des Singes".

Retour vers Djibouti où nous avons l'occasion de faire quelques emplettes et embarquement pour Paris.

 

Un voyage extraordinaire qui amène quelques commentaires :

- Les plongées demandent une excellente condition physique vu le violence des courants.

- La proximité immédiate de la Somalie et du Yemen font que le voyage n'est pas sans danger. Les pirates somaliens ont suffisamment fait parler d'eux au cours de ces dernières années.

- En cas d'accident de plongée, plusieurs heures de navigation vous séparent du caisson le plus proche. Si la marine française a des navires à Djibouti, des hélicoptères sont disponibles mais les navires de guerre français n'y sont pas en permanence.

- Enfin, les agences de voyage promettent souvent des plongées avec rencontre des requins baleines. Ceux-ci ne sont visibles que pendant les mois d'hiver, de novembre à février, période pendant laquelle les plongées ont lieu dans le golfe de Tadjoura, le mauvais temps n'autorisant pas la croisière aux Septs Frères.

 

Il faut donc bien réfléchir avant de choisir Djibouti comme destination.

 

Michel Welters



24/11/2010
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