Les Enfants de Neptune

Les Enfants de Neptune

Nouveau - Plongée Kamikaze

Plongeurs Kamikaze

 

Comme les autres articles présents sur ce site, l’histoire ci-dessous est surprenante mais rigoureusement authentique.

 

Elle se déroule à Safaga en 1998.

 

Pour ma semaine de plongée, j’embarque sur un bateau en même temps qu’un groupe d’une douzaine de  Français originaires de la région parisienne ainsi que de 2 ou 3 autres personnes.

Le club de Paris est assez disparate : il comporte des plongeurs du niveau 2 au niveau 4 ainsi qu’un moniteur fédéral qui dirige les opérations. Ils plongent entre eux, bien entendu.

 

N’ayant pas de « buddy » (compagnon) attitré, je me vois attribuer une plongeuse qui n’est pas très expérimentée mais qui se révélera au cours de la semaine comme une compagne très agréable et parfaitement à l’aise en toutes circonstances.

 

La semaine se passe fort bien. L’ambiance à bord est excellente.

 

 

 

Le dernier jour de plongée de nos amis français arrive. Nous sommes au sud de Safaga sur un récif proche de l’épave du Salem Express. Le site comprend un magnifique tombant, quasiment vertical et qui descend à plus de 100 m. Je propose à ma compagne de descendre à plus ou moins 40 m où se trouvent de magnifiques gorgones géantes. Je souhaite faire des photos d’elle avec les gorgones en arrière plan.

Proposition acceptée. Nous nous mettons à l’eau les premiers et descendons assez rapidement à la profondeur programmée.

Alors que nous nous trouvons à –42 m, nous voyons surgir tout le groupe de Français. Ils passent à notre hauteur et continuent à descendre assez rapidement. Je suppose qu’ils ont prévu une plongée à –50 m, ce qui n’est pas très prudent avec un groupe aussi conséquent. La visibilité exceptionnelle de la Mer Rouge me permet de constater que tout le groupe dépasse allègrement les 50 m, ce qui devient franchement très dangereux. Jusqu’où iront-ils ?

Nous terminons notre plongée, remontons à bord, suivis un peu après par le club français.

Pendant que nous nous déséquipons sur le pont arrière, nous nous rendons rapidement compte que nos copains n’ont pas fait une plongée « normale » . Ils chuchotent entre eux après avoir consulté leurs ordinateurs et se comportent comme des gamins qui ont fait une grosse bêtise que les parents doivent ignorer.

 

Je profite du lunch pour engager la conversation avec leur moniteur et l’interroger discrètement sur leur plongée. Je lui explique que nous étions à –42 et que nous les avons vus passer. Il m’attire un peu à l’écart et me confie : « Nous avions prévu une descente à –100 m mais nous avons été contraints de stopper à –94 m car il y avait un ordinateur en alarme…. »

« Mais, ajoute-t-il, j’avais la situation parfaitement sous contrôle… ! »

Avec 11 personnes, ne sachant pas comment elles vont se comporter en plongée profonde, il est très fort. De plus la plongée s’est effectuée avec des bouteilles de 12 L, sans réserve d’air au palier et dans les conditions de sécurité plus que douteuses des bateaux de plongée en Egypte : le caisson le plus proche est à Sharm, une bouteille d’oxygène industriel avec un détendeur de soudure à bord et un seul masque… Bref, une véritable tentative de suicide collectif.

 

Mais ce n’est pas tout.

Comme d’habitude, en Mer Rouge, une deuxième plongée est prévue avec plus ou moins 2 heures d’intervalle.

Tout le groupe replongera donc l’après-midi sur le Salem Express et certains iront voir les hélices qui se trouvent à plus de 30 mètres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand on fait des bêtises, il faut les faire jusqu’au bout…..

 

A la remontée à bord, un ordinateur se mettra en alarme et refusera de s’interrompre (On se demande pourquoi ?) .

Qu’à cela ne tienne.

Leur super-moniteur, armé d’un tournevis et d’un couteau, ouvrira l’ordinateur récalcitrant et retirera la batterie.

Problème d’alarme résolu….

 

Il n’y a pas eu de mort cette fois-ci. La Providence était de leur côté.

 

 

Michel Welters

 

  

 



14/07/2011
3 Poster un commentaire
Ces blogs de Photo & Vidéo pourraient vous intéresser